mardi 19 août 2008

Derniers jours à Madagascar

ou comment avoir difficilement la motivation de travailler et plutôt penser à la soirée qu'on va passer que de ce qu'on va faire dans la journée... bah oui. La a posteriori, je ne me souviens pas de ce que j'ai fait dans les journées, donc je vais vous dire pour les soirées...
Mardi soir, petite soirée sans prétention et d'un rythme un peu lent je dirais à l'Indigo, restaurant tex mex à Tana, là où habite Jack. Il y avait les gens de la case départ, la dernière soirée où Julia était là. Bah, en fait on a diné et c'est tout... J'en ai profité pour voir avec Jack ce que nous ferions comme soirée le lendemain, car on part tout les deux de Madagascar jeudi matin.
Mercredi, j'ai apporté des croissants au bureau, pour dire au revoir aux personnes qui travaillaient à côté de moi. Journée pas plus passionnante que d'ordinaire. Le soir: dîner avec Jack, Erin et Adam et des amis de Jack: Véronique et Rivo. Chris nous rejoint par la suite. Dans ce même restau il y a plein d'autres volontaires de Peace Corp. A la fin du repas tout le monde repart... Il n'y a que Chris et jack qui sont motivés pour la suite de la soirée, je trouve que ça fait peu de personnes: je pensais faire la fête jusqu'au bout de la nuit... ou pas. Ben on est allés dans un bar, mais en fait le mercredi soir, c'est pas l'ambiance la plus festive... dommage. Donc j'ai du aller me coucher vers 23h. Snif...
Et voilà, jeudi matin, Mahefa (le chauffeur de taxi sympa qui est souvent au WWF) veint me chercher pour aller à Ivato. En arrivant à l'aéroport, je reçoit un coup de fil de ma binôme, trop sympa! Dans la salle d'enregistrement, je retrouve Jack, qui a un petit problème de surpoids de bagages, ou comment enfiler la moitié de son sac sur son dos. Bref... Un dernier coup de fil aux gens du WWF pour épuiser le forfait. Dans l'avion, au décollage je ne peux m'empêcher de verser quelques larmes, malgré tous les moments pénibles, ça fait quelque chose de repartir (n'allez tout de même pas croire que je ne veux pas rentrer en France).
Direction: Mauritius pour 3 jours de vacances...

mardi 12 août 2008

Rencontres à Tana

Tana, en ce moment, il y a vraiment, mais vraiment plein de vazaha... En fait tu les croise pas trop dans la journée, mais le soir, les restau sont blindés!
Bref, hier soir, j'avais prévu de manger avec Erin et Adam, les volontaires de Peace Corp. Mais j'ai aussi rencontré Jésus (non je ne parle pas de ma foi). Jésus, pour les non inapg, est aussi en stage de fin d'études à Madagascar. On a fait la soirée au rhums arrangés de différents établissements... Lorsqu'on a rejoint Julia au Kudéta (graaaaaaaaaaaande tablée de stagiaire et de volontaires de la case départ), on a discuté avec elle et ses voisins de table immédiats: Laurent (ou Bertrand Cantat) et Jack (un etasunien à l'accent espagnol...).
On a fini avec un autre verre dans un autre lieu... Soirée pépère, mais j'ai pas envie de démarrer trop tôt ce matin.

lundi 11 août 2008

Vidéo Veloma


Une petite vidéo sur comment on fait la fête à Fandriana en début de soirée...

Photos Veloma

Une petite photo de groupe lors de la journée débriefing au bureau de Fandriana. De gauche à droite en commençant à chaque fois par la personne de derrière: Jacques, le pépiniériste de l'Est, Hervé, Julia, Apollinaire, Heritiana, JB, Lalaina, Alain, Lanto, Lambine, Rivo, Alfred, moi et Fidèle.

La photo de la dream team des enquêtes sur Sakalava: Lalaina et Hervé!

JB, vraiment très content de son bureau ce soir!

Allez Heritiana, la hache de guerre est enterrée!

Un petit peu de danse avec Fitahina, la fille de Lanto.

dimanche 10 août 2008

Tana

Me voici revenue à Tana depuis Mardi soir, on est dimanche aujourd'hui. J'ai passé une petite semaine assez sympathique.
Mercredi soir j'ai pu voir un cousin de mon père: Patrice et ses filles Adèle et Louise qui étaient de passage dans la capitale malgache après des pitites vacances dans le Nord de la Grande Ile. Nous avons dîné ensembles au Kudéta. C'était très sympa et ça faisait assez décalé je trouve de voir des membres de la famille ici. Nous nous sommes revus le jeudi matin: j'ai donné un sac de mes affaires pour leur retour parce que j'avais peur d'être juste, parce que je n'ai le droit qu'à 23kg (parce que j'ai une partie de mon vol retour en régional).
JB est reparti sur le terrain vendredi matin.
On est allés manger au Rossini avec Daniel et Julia vendredi soir. C'est absolument délicieux. J'ai pris des fruits de mer marinés en entrée, du mérou sauce vanille en plat et en dessert des fruits flambés. On est après allé prendre des verres au Colbert: un ponch coco et un mangoustan pour moi. On est rentrées avec Julia à 2h du matin.
Samedi: trop bien! On s'est retrouvées avec ma binôme... pour aller au marché Pochard pour faire mes courses d'artisanat. On a passé au moins 2h 1/2 à faire le tour, discuter des prix... C'était bien marrant! On est allées ensuite manger dans un petit restau sympa qui fait des bons plats malgaches. J'ai fait un choix de menu qui pourra en étonner certains: langue de zébu au poivre vert... C'était absolument délicieux. Arrosé de jus de grenadelle c'était bien bon. On est allées ensuite faire développer quelques photos de mon veloma, puis un tour rapide du marché d'Analakely. Pour le soir, je suis allée chercher mes photos en ville, puis je voulais faire quelques courses mais tout était déjà fermé... Donc je suis allée prendre un verre au Glacier en attendant l'heure du repas. Il faut savoir que le glacier a pas super réputation: le soir ça devient un peu le point de rencontre entre les vazaha touriste ou expat' (un peu des deux) et les prostituées. Mais sinon, le samedi soir il y a des danses traditionnelles malgaches en début de soirée et c'était sympa sauf la serveuse qui me sert un THB Fresh au lieu d'une THB fraîche: je me suis retrouvée avec un panaché dégueu... Sinon j'ai pu voir après les danses la fin d'un match de volley féminin (japon-usa) et des épreuves de natation... Bah oui c'est les JO quand même. Là j'ai aussi appris que Chris était en chemin pour Tana et que Heritiana n'avait pas pu avoir son week end. On s'est retrouvées avec Julia à manger au Glacier, le restaurant. Entre temps j'ai papoté avec des expat' un peu paumés: l'un agent immobilier (m'assurant que les malgaches n'étaient pas du tout innovateurs, que tout le monde se copie... discours à peine lourd de clichés) l'autre prof et juriste.
Aujourd'hui, je me suis fait une grasse matinée et je suis allée déjeuner au Sakamanga d'un thé à la vanille accompagné de la salade méli mélo: une salade avec du foie gras poëlé, des gésiers et du magret fumé... trop booooooon. Là, je vais aller au café Colbert pour voir un chercheur de l'IRD.
Bonne fin de dimanche!

mardi 5 août 2008

Restauration forestière

Me voici entrain de faire l'échelle à côté d'un valanirina (si je ne m'abuse, ou plutôt si je me souviens bien de ce qu'Apollinaire a dit). En arrière plan: JB
Euh, à propos de cette photo, Heritiana m'a dit que j'étais photo hygiénique... nouveau concept?

Veloma Fandriana!

Tout d'abord, je me dois de vous dire ce que signifie Fandriana (je ne crois pas l'avoir déjà fait...). Cela veut dire: lit (quelle histoire à dormir debout... mouahahaha, qui a dit qu'au lie d'aller faire un stage en forêt/ agronomie, je devrais apprendre à faire des vraies blagues!!!!).
Ce veloma s'est déroulé en 2 parties: part 1 le dimanche soir avec les sœurs et part 2 on va dire toute la journée du lundi.
Je vous rappelle donc que à Fandriana j'ai élu domicile chez les soeurs du Carmel St Joseph. Une petite chambre tout à fait confortable, une cuisine parfaite et l'eau chaude. Pour les repas que j'ai pris au couvent, j'étais dans une petite salle à manger. Là, pour fêter mon dernier repas avec elles, les sœurs m'ont invitée à le prendre en leur compagnie (comme pour mon anniv'). Elles se sont encore lâchées pour la cuisine, surtout pour le dessert: crème Betsiléo avec ses délices à la noix de coco. La crème Betsilo n'est autre qu'une crème anglaise non chichement aromatisée au rhum artisanal d'Ambodivoara. Nous avons beaucoup discuté et elle m'ont offert des petits cadeaux... trop adorables.
La partie 2 du veloma va être plus longue à expliquer (les photos viendront plus tard...). Ce lundi 4 août (bon anniv' Nâne) était la grosse journée de débriefing à la fin du séjour de Daniel à Fandriana: au programme réunions, retours d'expérience.... et l'exposé que je suis allée faire dans la brousse a propos de mes enquêtes. La journée devant se terminer par un petit pot sympathique cumulant mon veloma et la fête nationale en décalé. J'ai eu le droit de me faire flacher pendant mon exposé... (maiheu, ça fait mal aux yeux....). Le reste de la journée s'est très bien passé. Le soir le pot a été super sympa, avec du son malgache, de la boisson malgache (toaka et thb), et de la danse malgache. J'ai dansé avec tout le monde ou presque c'était très rigolo. Je suis quand même rentrée pas trop tard pour pouvoir finir mon sac et ne pas déranger les sœurs... quelle soirée! oui, en plus des personnes du bureau, j'ai invité Joanne et Chris. J'ai même dansé avec Fitahina, la petite fille de Lanto. Les photos devraient arriver sous peu.
Ce matin (5 août) j'étais un tout petit peu MAKAFOKA (en gros j'avais une petite gueule de bois), mais j'étais triste un peu de quitter Fandriana. Je crois que Soeurs Mariette, Aimée et Angeline étaient aussi un peu triste de mon départ...
Aujourd'hui je suis rentrée en voiture du WWF avec Fidele (le chauffeur), Daniel, JB et Julia. On a fait quelques stops: Sandrandahy, et Ambositra pour faire quelques courses de souvenirs... Maintenant, je reste jusqu'au 14 à Tana avant d'aller faire 3 jours à l'île Maurice et arriver en France le 18... ça sent la fin.

Pause

Ce vendredi j’ai rien fait à part prélever allègrement des films et de la musique du portable de JB, parce qu’il m’avait laissé son pc pour que je puisse faire du SIG, mais il a pas les couches qui m’intéressent. Si j’ai fait ma compta pour préparer les papiers pour quand je rentrerai à Tana, parce qu’il faudra que je rende les sous de trop et remplir plein de papiers relous. Enfin l’autre activité a été de voir avec Lanto comment je pouvais organiser mon veloma (soirée d’adieu, mais velouma veut juste dire au revoir).

Donc aujourd’hui j’ai passé du temps avec Joanne et j’ai fait mon marché (pour la première fois !!) pour donner les ingrédients à la nièce de Lanto. Et là c’est le soir et je raconte ma vie sur mon pc…

Demain je vais voir le groupe qui est allé à l’Est. Et apparemment je vais devoir faire une petite présentation de ma restitution.

Restitution à Kirisiasy ou Diarios de Motocicleta

On a fait la première partie du trajet en voiture, au passage à Miarinavaratra, on a pris le président du fokontany de Tratrambolo, car il se propose de coordonner les efforts pour Sakalava.

La suite du trajet en moto est assez hardcore. Le chemin est ravagé (je l’avais fait à pied mais c’était assez facile), je crois que c’est encore plus physique qu’à pieds. Il y a de la boue de partout, ça glisse énormément. Quand Heritiana trouve que le chemin est trop difficile, je descends et je suis en marchant ou en courrant parfois. Ah oui, j’oublie de vous dire, la moto n’est pas celle que Heritiana conduit d’ordinaire, elle est plus puissante mais il n’a pas l’habitude de son embrayage, et détail qui tue, cette moto a un démarreur électrique, mais la batterie ne marche pas ! Donc quand la moto cale, faut la POUSSER… Et elle est lourde la bougre ! (l’impression de lourdeur n’est peut être pas aidée par un sol glissant)

Bref bon an mal an, nous arrivons à Kirisiasy. Après un tour du marché nous trouvons l’adjoint du fokontany et les quartiers mobiles (la police municipale locale). Nous rassemblons les gens et faisons une restitution version courte au milieu du marché. Les gens sont très curieux. Avant de commencer on attendait encore une personne, les gens se sont approchés pour lire mes paper board. Les gens étaient très intéressés, ils étaient une bonne cinquantaine. Toujours pas de cultivateurs de Kirisiasy, peu de gens cultivant à Sakalava, mais tous cultivaient en forêt parmi mon auditoire. La discussion a été intéressante. Heritiana ne m’en a traduit que des bouts, mais là aussi les gens sont prêts à agir.

Après s’êtres restaurés et avoir remercié le chef fokontany de Tratrambolo. Nous sommes repartis. Qu’un seul calage au retour. On a mis 1h30 pour arriver à Miarinavaratra, heureusement ce n’était pas que de la mauvaise route. Une petite pause pour rendre le mégaphone au maire de Miarinavaratra et déguster un lait chez Mme Beby. On rentre enfin à Fandriana, c’est vrai que cette moto est vraiment puissante, on a l’impression de voler par rapport à la 125 (la c’était une 250). Heritiana a bien géré. On se prend l’apéro à l’hôtel Sariaka : toaka et brochettes de zébu.

J’ai l’impression d’avoir bien clôturé la partie terrain de mon stage.

Restitution à Miarinavaratra

Bon, comme souvent j’ai fait la nuit du power point… Sœur Mariette m’a aidé à traduire les diapositives de ma présentation. Mon but est d’avoir des jolies diapos en malagasy, de parler en français et que Heritiana répète en malagasy. Comme il y a la voiture, on transport le groupe électrogène, mon ordi et le vidéo projecteur.

La réunion est prévue à 10h… en fait le maire a fait une annonce en introduisant le nouveau médecin de la commune, donc la réunion n’a réellement commencé qu’à 11h30. Ce qui m’a arrangé : j’ai pu acheter des écrevisses, genre des grosses en plus, 400 Ar la pièce, vous êtes dégoûtés je suppose.

Elle s’est fini à 14h00 !!!!!!! J’avais trop la dalle ! Non en fait c’est super cool parce que les gens sont motivés pour faire quelque chose, pour replanter de la forêt au milieu du corridor. C’est fou, mon stage a servi à initier un mouvement ! Mission accomplished (beaucoup plus que ce dont je pouvais rêver…).

Je suis rentrée extraordinairement tôt, mais immédiatement il fallait préparer les paper board pour ma restitution à Kirisiasy, parce que là bas, on ne peut y aller qu’en moto, hors de question de trimbaler le groupe électrogène.

Restauration forestière

Samedi, Daniel Vallauri, l’expert WWF en restauration forestière est arrivé à Fandriana, accompagné de la nouvelle stagiaire : Julia, elle est de la fac mais a suivi les cours de la spé dev à l’INA (ooooops, AgroParisTech site Claude Bernard). Daniel va faire un tour dans le paysage coté Est et coté Ouest. Je vais en profiter pour lui montrer ma zone de travail : Sakalava !

Dimanche, Lanto m’a invité chez elle pour le déjeuner dominical avec ses enfants. C’était très sympa. Son aîné, Manitra, m’a demandé des conseils car il commençait ses épreuves du bac le lendemain.

Julia pour sa part va faire son stage coté Est (de l’autre coté du corridor forestier par rapport à moi).

En gros le programme est que pour tout le temps où Daniel est ici, il va y avoir des tours dans le paysage. Dimanche c’était au Nord. Lundi on est partis pour Ambenanindrano pour voir l’essai de restauration. On a enchaîné sur la restauration de Iaramena, pour arriver, dans l’après midi à Tratrambolo. Le camp a été dressé sur le terrain de foot. Le soir on a mangé avec le président du fokontany (à qui j’ai posé encore quelques questions pour mes enquêtes… hihi, maligne la fouine). On a bu du toaka pour qu’il fasse beau à Sakalava. Ce soir là, Apollinaire m’a dit que je marchais plutôt bien, qu’il était étonné que je marche aussi vite. Faut dire que j’ai eu un peu d’entraînement…

On est partis pour Sakalava, dans le brouillard au départ, mais nous avons rapidement eu du beau temps pour la suite. J’ai quitté avec Heritiana et Hervé le groupe qui partait à l’Est le midi car je devais encore travailler pour préparer mes réunions de restitution, le lendemain à Miarinavaratra et le surlendemain à Kirisiasy.

Fin du terrain

Le mercredi, je suis restée au Marché de Miarinavaratra pour le voir un peu m’y balader, voir ce qui se vend. Le tout avec un visite guidée de Chris. Miarinavaratra revêt une allure radicalement différente lors du marché, les rues sont bondées, il y a des odeurs de toaka gasy, d’aliments préparés par les gargottes et de fruits, de viande… Il y a une activité débordante dans les rues, des taxis brousse de partout.

Je pars en mission pour chercher du miel, du bon toaka gasy et des écrevisses. Pour le miel, j’en ai trouvé un que tout le monde me dit que j’ai payé trop cher (bah oui, je suis une vazaha et j’ai pas souvent le réflexe de négocier le prix), mais il est bon et les rayons n’ont pas été laissés dans la bouteille. Pour le toaka gasy, je suis allée à la gargotte où j’ai mangé tous les jours, chez Mme Beby. Elle cuisine très bien, elle est très accueillante et a un très bon rhum, le lait est délicieux (un autre goût que le lait stérilisé UHT demi écrémé)… Enfin, pour les écrevisses nous avons trouvé qu’une collectrice (c’est pas la saison des écrevisses), et Jonah m’a dit de pas les acheter parce que c’était trop cher. Je suis son conseil mais après coup, j’ai réfléchi et ce n’était pas si cher.

En ce qui concerne les 2 traducteurs que j’ai eu, c’est assez marrant de voir à quel point ils étaient différents… Tahiry était très sympa, on a bien rigolé et on a discuté. Mais pour les enquêtes c’était pas trop ça. Jonah en revanche est exactement le contraire. Je me suis fait chier avec lui, impossible de discuter (c’est pas faute d’avoir fait des efforts), mais bizarrement il était bon pour les enquêtes, Heritiana l’attendait au tournant (il trouvait qu’il s’exprimait pas assez bien en français) mais il a été agréablement surpris par la qualité de la traduction…

La fin de cette semaine là a été occupée par la saisie de mes enquêtes.

Andranomafana (20°14'04.1"S, 47°32'34.2"E)

J’avais rendez vous avec Heritiana à Miarinavaratra le lundi, avant midi pour aller à ce village et qu’il puisse m’y introduire… Toujours personne à midi, après manger nous sommes partis avec Jonah en suivant la route, au cas où… Là bas j’ai trouvé à l’école un chef fokontany qui nous attendait depuis la veille ! Je dois préciser qu’il avait fait préparer un logement aussi ! argh… Je me confonds en excuses en maudissant intérieurement Heritiana. Sur le moment il y a des gens qui m’attendent mais personne qui cultive dans la forêt… il y a eu un souci de compréhension sur cela. Bref il n’y aura personne avant le lendemain qui cultive à Sakalava. Pour le souci de compréhension, il me disent que c’est de leur faute parce qu’il sont pas assez cultivés, ce genre d’excuse me rend malade, non seulement ces gens n’ont pas l’air de trop m’en vouloir, mais en plus ils me disent que c’est de leur faute…

On rentre un peu déçus avec Jonah. J’aurais bien été faire trempette dans la piscine d’eau chaude (eh oui Andranomafana signifie qu’il y a des eaux chaudes), mais il y a vraiment trop de monde.

Je retourne faire mes enquêtes le mardi. Après ma première enquête j’entends une moto qui arrive… tiens tiens. Là je crois qu’il y a eu la plus grande incompréhension interculturelle avec Heritiana. Pour lui c’était pas grave que les paysans aient attendu, bon c’est vrai qu’on est à la campagne et qu’il y a beaucoup d’impondérables, mais sachant que j’aurais pu y être ce genre d’argument m’irrite plus qu’autre chose. Cela m’énerve d’autant plus qu’à la fin de mes enquêtes, les paysans m’offrent une sobika de riz et une demi douzaine d’œufs de canard qu’ils avaient préparé pour que je puisse manger en restant dans leur village.

Ambolotara (20°13'44.0"S, 47°31'26.5"E)

Hervé est allé voir un site de restauration nommé Iaramena, nous avons donc suivi avec Jonah la route jusqu’à Miarinavaratra. Il y a deux côtes balèzes, pour la première j’y suis allée doucement (pour chauffer les muscles), mais pour la seconde, près de l’arrivée je me suis lâchée (histoire de faire un peu de cardio). On avait rendez vous avec Heritiana à 10h à Miarinavaratra (20°13'00.1"S, 47°30'01.8"E) où nous pourrions poser nos bagages avant d’aller à Ambolotara. Nous avons vu Lalaina qui est arrivée avant Heritiana, nous avons posé nos bagages dans une autres chambre du gîte communal (3e étage du bâtiment de la commune). Heritiana est arrivé comme une fleur à 12h derrière le motif de l’heure malgache et que le rendez vous était à 11h, sur le moment ça m’a très énervé…

Bref nous sommes allés à Ambolotara, en moto. Sur place, il y avait une exhumation (famadihana). J’ai donc pu avec Heritiana faire une enquête avec un ancien du lignage Zanakatovo, dont la plupart des cultivateurs de Sakalava se réclament. C’était extraordinairement intéressant. Une femme m’a même proposé d’assister à l’exhumation elle-même mais j’étais entrain de faire cette enquête…

J’ai pu voir Chris, le volontaire de Peace Corp qui travaille à Miairinavaratra.

Je suis retournée le samedi à Ambolotara avec Jonah pour les enquêtes. Pour le dimanche j’ai rien fait du tout, je suis restée à Miarinavaratra. Si avec Jonah, nous sommes allés nous promener vers la colline la plus haute autour de Miarinavaratra.

Ambenanindrano (20°10'47.9"S, 47°33'34.5"E)

Ici, Hervé nous a rejoint car il avait à faire à Miarinavaratra. On a logé là où il loue : une petite chambre avec un lit en bois (quand je dis ça c’est que le lit n’a pas de sommier, il est recouvert de bois et ya pas de matelas). Il s’est arrangé avec Jonah pour dormir (l’un sur la table et l’autre sur le « lit ») dans cette chambre alors qu’il a négocié pour moi un petit lit à l’étage.

Le premier jour, le président de fokontany était au marché à Miarinavaratra, donc pas d’enquêtes. Après, le lendemain, j’ai fait deux enquêtes, mais parce qu’il faisait obstruction, Hervé m’a confirmé après qu’il y avait bien plus de cultivateurs de Sakalava dans ce village, mais bon comme j’avais décidé de passer par les chefs fokontany, c’est le genre d’inconvénient qu’il peut y avoir…

Tratrambolo (20°12'51.7"S, 47°38'3.5"E)

C’est le trajet le plus long que nous ayons fait, 3h30 à travers les collines. Lalaina est rentrée à Fandriana le samedi, donc nous avons continué seulement mon traducteur et moi-même. Mais j’ai appris plus tard que le guide que nous avions, qui est un membre de l’association d’Ampitambe, a dit à Lalaina que j’avais un bon rythme de marche. Arrivés à Tratrambolo, nous sommes allés chez Rakoto (comme d’hab’). Sa femme nous a très bien accueillis, dommage que je ne parle pas malgache car j’aurais bien aimé lui exprimer plus ma gratitude car elle a toujours été très gentille et très avenante avec moi, pour moi elle est l’incarnation de l’hospitalité malagasy. Hervé, l’animateur de la zone est arrivé une heure après nous, sur sa moto bleue.

J’ai pu voir le jour même le président du fokontany de Tratrambolo et le jour même j’avais 2 enquêtes. Le lendemain il a été convenu que je ferai mes enquêtes dans le bureau du fokontany, au plus près du marché, parce que oui, à Tratrambolo, le mardi c’est marché.

Le président de fokontany s’est tellement plié en quatre pour mes enquêtes que j’en ai fait 6 et Hervé 2, ce qui fait en tout pour Tratrambolo 10 enquêtés ! Il devait nous accompagner pour le village suivant mais était en retard de plus d’une heure, donc c’est un des fils de Rakoto qui nous a guidés.

Ampitambe (20°16'40.5"S, 47°35'28.5"E)

A deux heures de marche environ de Kirisiasy, nous sommes allés dans une école où Lalaina avait une réunion avec une association locale. Cela m’a permis de faire 2 enquêtes (enfin moi une et Lalaina une autre) et de rencontrer le président du fokontany. Il nous a guidé ensuite sur le lieu d’un essai de plantation d’arbres autochtones… on ne peut pas dire que c’était un succès. Il nous a racompagnés jusqu’à un bac, et en attendant que le bac soit de retour sur la berge où nous étions, il nous a offert des pommes cannelle, tout à fait délicieuses. Ce sont les fruits d’annonacées, à Madagascar il y a plusieurs noms car tous les arbres de cette famille produisent des fruits comestibles, donc pas tout à fait le même goût et la même forme, en fait j’ai appris après que ceux là s’appellent aussi cœurs de bœufs et que le gens disent pas comme cannelle mais plus quelque chose comme pocanel.

Le soir nous sommes allés à Andraikoka (20°16'40.7"S, 47°32'27.4"E), le village où se trouve le siège de la commune de Betsimisotra. C’est un cas de figure assez spécial, en général la commune (a peu près la taille d’un département) porte le nom de la ville où elle est implantée, mais là les noms sont différents car en fait les fokontany se sont battus pour avoir le siège de la commune, le nom même de Betsimisotra reflète cela. Nous avons logé dans une grande maison abandonnée où il y a deux grands lits, une douche dans la maison d’à côté et un petit restaurant… grand luxe !

Nous avons pu faire les enquêtes sans soucis.

J’espérais voir le maire de Betsimisotra le dimanche car on m’avait dit qu’il serait là, mais… le dimanche on a appris qu’il était en chemin pour Fianarantsoa…

Kirisiasy

Départ le 9 juillet de Fandriana, un mercredi. C’est ce jour là que j’ai reçu ma première lettre à Madagascar ! (merci Misette, ta carte m’a fait très chaud au cœur). La voiture qu’Apollinaire a louée pour la semaine me dépose ainsi que Jonah et Lalaina (une animatrice du projet qui a le même âge que moi) au plus près de Kirisiasy, soit à 1h30 de marche. Bah oui, un pont a été coupé par le cyclone, donc impossible de se rapprocher plus. Nous prenons un bac, enfin je crois que le terme de pirogue serait plus approprié mais comme tout le monde transporte des tas de choses (y compris des véhicules) j’aime bien en parler comme un bac. De plus la traversée est beaucoup moins effrayante qu’à Besofina : la pirogue est beaucoup plus large. Nous arrivons pour un déjeuner un peu tardif à Kirisiasy !

Kirisisasy (20°17'38.8"S, 47°37'59.5"E) est un village très spécial : c’est un habitat très groupé : une vingtaine de maisons autour d’une grand rue dans laquelle se déroule le marché. On y arrive d’ailleurs la veille de ce marché. On logera chez Mme Bla, une sœur de Lalaina. A trois dans un petit lit deux place, heureusement que c’est que pour 2 nuits.

En ce qui concerne le travail, j’ai prévu d’être introduite par le chef fokontany et qu’il m’amène ensuite des personnes à enquêter. Petit souci, le chef fokontany est décédé 2jours avant… J’ai donc pu faire que 2 enquêtes vraiment, le jour du marché, mais avec des gens d’ailleurs (même pas de la même commune), la veille j’avais parlé avec un notable et ancien du village (un des fondateurs à vrai dire), mais il était un peu saoul. J’ai appris plus tard que les cultivateurs de Kirisiasy n’avaient pas voulu faire partie de mes enquêtes parce que le maire avait demandé une liste écrite des personnes cultivant dans la zone…

Toujours est il que ce séjour à Kirisiasy ne m’a pas fait particulièrement aimé ce village. Je le trouve sale, et je me suis pas du tout sentie accueillie. A Madagascar (et plus particulièrement en zone rurale), quand tu as la peau blanche (un vazaha quoi) on te fixe du regard, jusque là normal, mais à Kirisiasy, je trouve qu’il y une certaine suspicion en plus, enfin, je sais pas trop vous expliquer, mais ça met encore plus mal à l’aise. Peut être pour que vous compreniez mieux, ce village a été construit pour le commerce du rhum artisanal (le toaka gasy), et, comment dire, ce n’est pas particulièrement légal.

Bref j’étais contente de partir !

Préparation du terrain.

Mon programme était simple : du 9 au 23 juillet à enquêtes en brousse, 30 et 31 juillet à réunions de restitution auprès des paysans.

Pour réaliser des enquêtes, il me fallait un traducteur… je voulais un traducteur plus qualifié que le précédent, j’ai donc du utiliser mon pauvre réseau de connaissances pour trouver quelqu’un qui parle bien français : j’ai harcelé Vincent et le couple de français : Marlène et Sébastien, ce sont ces derniers qui ont réussi à me trouver quelqu’un : Jonah. Comme il habite Ambositra, on a fait un pitit détour en rentrant de Tana pour que je le voie avant de commencer le travail. Je vais vous raconter mes aventures ensuite village par village et je vous fournis les coordonnées GPS de manière à ce que ceux qui veulent se tripper sur Google Earth puissent se lâcher. J’ai fait deux fokontany de la commune de Betsimisotra (Kirisiasy et Ampitambe) et quatre à Miarinavaratra (Tratrambolo, Ambenanindrano, Ambolotara et Andranomafana).

Conférence de transferts de gestion

Cette conférence se tenait à l’école d’agronomie de Tana, au sein de l’université. J’ai pu passer du temps avec Nâne, dire au revoir à Vincent et rencontrer plein de nouveau monde avec JB.

Parmi ces gens j’ai sympathisé avec une étudiante anglaise qui parle très bien français, Stéphanie, et Vola une étudiante malgache en anthropologie, Aurélie aussi, une thésarde de l’INA qui soutiendra en décembre (j’y serai !) et Laura une étudiante de l’ISTOM qui fait son stage avec Georges à Ranomafana.

Niveau chercheurs, j’ai discuté avec plein de beau monde. J’ai pu voir de nombreux chercheurs de l’IRD, notamment Georges (Serpantié et non pas mon tuteur) et Dominique Hervé. D’ailleurs j’ai eu de la chance car Georges a proposé de me raccompagner à Fandriana, et hop, un trajet de taxi brousse en moins et la chance de pouvoir discuter avec un agronome des questionnaires que j’allais réaliser. Je dois dire que parler avec lui de mon stage m’a fait le plus grand bien.

Fin pratique du stage.

Je vous écris là, le 2 août 2008, oui, je sais que ce message ne sera posté que plus tard (mais dans pas si longtemps que cela). En fait je pensais relater mes aventures juste en rentrant de terrain, mais en fait ça a été un peu le rush… Bah oui, l’objet de ma troisième descente sur terrain était de faire des enquêtes auprès des paysans qui cultivent dans la forêt dans leurs villages d’origine…

Donc je vais reprendre tranquillement depuis les dernières nouvelles, c'est-à-dire lorsque j’étais à Tana pour la conférence sur les transferts de gestion.