jeudi 26 juin 2008

Semaine du 16 au 21

Journée du 16… C’est l’arrivée de Jean Baptiste, le volontaire qui va travailler au WWF comme soutien technique du coordinateur de projet (ie Apollinaire). Le matin, au bureau il n’y a que Heritiana et moi, ma collègue est repartie ce matin. Jean Baptiste arrive avec Lala, le chauffeur du 4x4 dans l’après midi. On papote un peu et je découvre qu’il a passé un certain temps en Guyane française, où j’étais il n’y a pas si longtemps que ça… drôle de coincidence. On discute après du programme avec Heritiana… la semaine va être chargée, normal, on profite de la présence du 4x4. Au programme, le mardi : aller dans un village au sud du district pour aller voir une plantation de restauration forestière, mais surtout parce qu’il y a un souci de déforestation… Mercredi, jeudi et vendredi : direction Tratrambolo pour une formation en apiculture, une promenade vers les pépinières de Sakalava et la restauration de Tratrambolo.

Mardi 17, nous sommes effectivement allés voir la restauration forestière de Ankona. 3h de marche dans la journée et quasiment le double en voiture. On devait passer après discussion avec le maire de la commune de Ankarinoro (où se trouve Ankona) voir le maire de Fiadanana, la ville où habite Joanne, la volontaire de Peace Corp… Il est beaucoup trop tard pour cela lorsque l’on a fini la marche… dommage. Je rentre hyper tard au couvent… les sœurs sont inquiètes.

Mercredi 18, départ pour Tratrambolo. La vache ! Heureusement que l’on a un 4x4, sinon on ne serait jamais arrivés ! Il fait quelque peu humide et la route en terre s’avère être un énorme bourbier, sans les 4 roues motrices et la puissance du véhicule il aurait fallu faire ½ tour. Après être arrivés, le souci est que la formation apiculture est en suspens à cause d’un souci bureaucratique au WWF Tana. Les présidents des associations paysannes avec lesquelles le WWF travaille dans les communes de Miarinavaratra et Betsimisotra sont là, il y a même le maire de Betsimisotra… et pas de formation. Heureusement Heritiana est un pro de la communication et de l’impro. Il organise une réunion de planification des formations à venir… En fin d’après midi, on part voir la restauration forestière qui a été plantée à Tratrambolo. Sur le chemin on a l’occasion de voir la super cascade de ouf malade de Tratrambolo que je n’avais pas encore eu l’occasion de voir (photo à venir). Il parait qu’elle a un bon potentiel hydroélectrique. Sur le lieu de la plantation d’espèces autochtones, on « s’amuse » à compter les individus morts et les individus qui montrent signe de vie. Le soir, on est hébergés chez Rakoto, on a même le droit à une dégustation de Toaka Gasy (plus j’en goûte, plus j’élargis le panel de goûts…). Je tiens à préciser qu’il a fait moche toute la journée : un espèce de vieux crachin toute la journée avec des températures pas très hautes (mais je ne saurais pas dire combien).

Jeudi 19 : AR à Sakalava en passant par les 2 pépinières. Départ 7h30 (bah oui, surtout en brousse on vit avec le soleil, donc coucouche tôt et par conséquent lever tôt), parce que nous nous sommes mal compris avec le guide, il n’était pas au village à 7h, ce sera donc Rakoto notre guide, non que j’aie peur de me perdre (je crois que je commence à connaître un peu Sakalava, comme dirait Madame Rougeon : « comme ça vous aurez Sakalava (dans la version originale : le verrou glaciaire) dans les genoux »), mais je pense que c’est mieux par rapport aux personnes que l’on croise d’être accompagnés par un guide. La pépinière près de mon ancien camp commence à être remplie de sauvageons (NB : tous jeunes arbres de la forêt). Ah oui, j’oubliais de vous préciser : le crachin continue, tous les cours d’eau sont plus hauts que lorsque j’ai passé mes 3 semaines à Sakalava, avant même de rentrer dans la forêt mes chaussures sont trempées, ce qui fait que dès la première flaque en forêt je nage dans mes chaussures, mon pantalon se mouille peu à peu par effet de mèche. On va à la deuxième pépinière (je m’étale au passage 2 fois), les sauvageons sont stockés au milieu des bananiers au lieu des pépinières… On se fait un petit casse croûte pain, banane, cacahuètes (qu’ici ils appellent pistaches, allez savoir pourquoi, le mieux est de dire Voanjo, c’est encore plus simple peut être). On rentre direct sur Tratrambolo. Mine de rien départ à 7h30, retour à 13h15… bonne petite ballade, je suis trempée comme une soupe… Au lieu de rester à Tratrambolo, on décide de rentrer à Fandriana. Au passage on s’arrête dans un village pour voir la pépinière de sauvageons, celle d’orangers et les plantations agroforestières. Encore plus qu’à l’aller, heureusement qu’on a un 4x4 puissant et un chauffeur plus que doué. Quand je rentre au couvent les sœurs ont pitié de mon état et me font chauffer de l’eau chaude sur le champ pour que je puisse me réchauffer.

Vendredi 20, JB Lala et Heritiana rentrent sur Tana. Je préfère rester pour bosser. Je me retrouve toute seule au bureau du WWF parce que Lanto profite de la voiture pour aller à Ambositra. C’est pas grave j’ai du travail pour récupérer les points GPS manuellement étant donné que le logiciel pour récupérer les points GPS ne se trouve que sur le pc d’Apollinaire. Tant mieux, comme ça je peux travailler sur Google Earth (comme je n’ai pas de carte topographique, ce sera un début pour faire ma carte).

Samedi 21, le week end, je ne me lève pas plus tard, vivre avec le soleil est une hygiène de vie qui me convient. Le matin, je travaille jusqu'à ce que Joanne et Katie arrivent. C’est l’anniversaire de Joanne aujourd’hui. On se ballade tranquillement dans Fandriana pour la fin de matinée. Chris nous rejoint chez Erin (qui est repartie aux States pour se faire 3 semaines de vacances). On va manger chez Sariaka (il y avait du poisson !). Puis Chris nous quitte, il doit rentrer chez lui pour suivre un cours de cuisine. Avec Katie et Joanne on va au couvent car j’ai commandé un gâteau pour l’anniversaire de Joanne. Après cette dégustation, Joanne et Katie vont à Fiadanana, je ressors : je les accompagne puis je vais vers l’Alliance française car Vincent organise un tournoi d’échecs. J’aurais bien participé si je n’avais pas de travail… (même si je sais que j’aurais été éliminée rapidement.) . Je veux le voir parce qu’il m’avait dit que si j’avais besoin de traducteur il pourrait me conseiller des gens, j’avais juste oublié de lui préciser que j’avais besoin d‘un traducteur pendant 2 semaines en brousse… Je ne suis pas très maligne parfois. Après je rentre au couvent. On va à la messe chez les autres sœurs. Je vais rester demain au couvent pour travailler, mais j’apprends que toutes les sœurs sauf une se font un dimanche vacances à Antsirabe.

15 juin 2008

Voici après coup, en fin de journée, le déroulement de mon anniversaire. Ah oui, sur la photo de mon anniversaire : de droite à gauche : Heritiana, ma binôme, Joanne, Chris, Erin et moi-même, la photo étant prise par Adam, le copain de Erin.

La journée a commencé tôt, comme tous les jours au couvent : 6h30 (en fait les chants des sœurs m’ont réveillé à 6h00, mais c’est plutôt agréable comme réveil).

Douche petit dèj et départ. Sœur Edwige m’a proposé d’aller à la prière avec elles ce matin. Euh… pour moi c’était une vrai messe, j’ai pas saisi la différence (sauf que la messe ici dure 2h !!! sans compter la vente aux enchères de gâteaux à la fin…). C’était une messe très vivante, avec beaucoup plus de chansons que chez nous (je suis catholique pas super pratiquante). Pour les textes je pouvais comprendre parce que Sœur Mariette m’a prêté un petit livre où il y a les textes liturgiques pour tous les jours de la semaine. Pour être honnête, j’ai rien capté aux chansons et à l’homélie, mais bon c’est comme ça. J’essaie de chanter un peu mais c’est difficile la prononciation n’est pas exactement comme je l’attends et le rythme des chants est très rapide.

A peine on revient de l’église, il est l’heure pour moi de repartir pour aller chez Sariaka, l’hôtel où j’étais au début, et là où j’ai commandé mon repas d’anniversaire. Je prends mon ordinateur pour avoir un peu de musique de fond. J’arrive à l’hôtel un peu à la bourre (j’avais dit 11h), mais c’est pas grave, il n’y a personne à part les gens de l’hôtel… Depuis le matin j’ai déjà reçu un texto de Hervé, l’animateur du projet dans ma zone d’étude, de Tahiry, mon traducteur et de Ashild, la volontaire norvégienne qui ne peut pas venir. Chez Sariaka, je reçois un coup de fil de papa et maman, j’ai même un bon anniversaire de mes grands parents paternels de téléphone à téléphone (ils téléphonaient à mes parents pile poil à ce moment là). Joanne arrive ensuite pour m’annoncer que Adam, Erin et Chris sont encore chez Erin parce qu’ils ont un problème avec le gâteau, le four ne fonctionne pas tout à fait aussi bien qu’hier… On papote un peu, tout le monde est à l’heure malgache, ils arrivent tous vers midi. J’ai demandé à ma collègue de ramener la clé du bureau parce que je veux récupérer les enceintes de Lanto pour mettre la musique et Heritiane prend la moto pour que je puisse aller chercher la bouteille de toaka gasy que j’ai oublié au carmel.

On se retrouve finalement tous autour de la table, je fais goûter ce fameux toaka à tout le monde. Comme dirait Joanne, ‘the smell is much more horrible than the taste’. C’est quasiment de l’alcool à brûler, mais la femme de Rakoto (la personne qui m’a hébergé à Tratrambolo) en disait ‘Mamy be’, trop sucré. Pour ma part j’essaie même plus d’en boire pur, je mets du soda dedans, du bonbon anglais. Le repas se passe. En entrée carotte râpées, macédoine de légumes. Ensuite poulet au curry accompagné de riz. En dessert : salade de fruits accompagnée des gâteaux d’Erin sur lesquels nous mettons des bougies. C’est un mélange de manières de faire, il en est de même avec la langue : un savant mélange de français, anglais et malgache…

Après avoir fait un détour au fokontany d’Erin (pour faire de la paperasse : on peut dire ce qu’on veut des malgaches, mais le fokontany en question était ouvert, même le dimanche), je rentre au couvent. Je me relaxe un peu, je lis un bouquin que m’a prêté Joanne (un peu de pratique de l’anglais). Gauthier m’appelle à ce moment là. J’ai de ses nouvelles et j’ai la possibilité de parler avec Juliette et Noémie (mes cousines de Paris).

Les sœurs m’ont invité pour le dîner. Après la prière, à 19h, elles passent et frappent à ma porte. Un cadeau m’attend à ma place : une gentille carte et un petit tableau représentant un bouquet de fleur à partir de fleur séchées piégées dans une feuille de papier faite à la main. Après un bénédicité chanté en français nous passons à table. Au menu soupe puis riz accompagné de gratin aux carottes et lapin. Pendant le repas, elles me passent à la question : famille, travail… J’en ai même du mal à poser des questions sur elles. Elles sont admiratives de mon séjour en forêt, elles me disent que c’est pas du tout la saison pour faire du camping, qu’il fait beaucoup trop froid ! Au dessert, elles m’ont fait un gâteau. Elles me l’apportent en chantant en malgache (mais pas joyeux anniversaire, autre chose). Elles me demandent un petit discours avant que je coupe le superbe gâteau : type gâteau de yaourt avec de l’ananas décoré avec de la crème au beurre. Il y a enfin cette super tisane d’eucalyptus.

Quelle journée !

Quelques photos avec moi, oui, l’une d’elles est floue, mais on fait avec ce qu’on a ...

avec ma collègue on trône sur le sac de riz auprès du feu pour se réchauffer en un début de soirée bien frais et humide…

brochette de stagiaires

Photos encore


Bah oui, agronome avant tout…quand même !

Quelques Photos



Quelques trips photographiques avec la forêt de bananiers au milieu de ma zone d’étude (je suis pas photographe professionnelle non plus ne m'en demandez pas trop...)

Samedi 14 juin

Pour un jour de week end ma journée a été plus que remplie… Bon, je me lève tôt, je suis chez les sœurs, je vais pas leur chambouler la journée, quitte à me recoucher après m’être lavée et avoir mangé (pour la suite). Là, je me suis installée derrière le pc, et j’ai tapé la fin d’entretiens que j’avais laissé traîné. J’ai prévu de voir Joanne, la volontaire de peace corp et de manger à l’hôtel Sariaka et de voir Heritiana et ma binôme.

Après avoir repris le travail que je m’étais fixée, je me mets à retaper le vocabulaire que Tahiry m’a donné. Puis, je téléphone à Joanne pour savoir ce qu’elle fait. Elle passe me prendre au couvent car elle est entrain de donner un cours d’anglais (ce que tous les volontaires de peace corp finissent par faire apparemment…). Elle passe au couvent, on regarde des cartes sur mon ordi, parce qu’elle recherche désepérément des cartes des pistes et des routes près de chez elle : Fiadanana, elle m’a apporté un petit cadeau : des chewing gums américains et de coquillages. On repart en direction de chez Erin, elle est déjà partie au marché, donc on y va. On passe au passage chez Heritiana pour le saluer et lui donner rendez vous pour le déjeuner chez Sariaka. Après avoir fait un tour, je me rends compte que nous sommes bien dans une capitale de district (ce qui ne saute pas aux yeux quand il n’y a pas le marché). J’en profite pour acheter des annones (ou pommes cannelle) il y a des kaki mais ils sont durs comme des pommes ou à moitié pourris… On retrouve Erin et son copain Adam (un autre peace corp, mais qui travaille près de Fianarantsoa). Après avoir grignoté des oranges et des cacahuètes on se resépare, pour que Erin achète un petit foyer à charbon ainsi que du charbon et de quoi l’allumer, pendant qu’avec Joanne, on ira faire ses courses alimentaires. Passe le déjeuner. Avec Joanne et ma binôme, on se dirige en direction de la maison du couple de français de Fandriana, Joanne veut à tout prix me les présenter, et eux aussi veulent me connaître selon elle.

Marlène et Sébastien travaillent tous les deux à la grosse école de Fandriana. Ils sont formateurs de prof : elle en psychologie et français, lui en sport et éducation civique. Ça fait un an qu’ils sont là, ils repartent dans un an, ils prennent quand même des vacances en août si j’ai bien compris. Ils ont 3 enfants. En effet ils voulaient me connaître, ils disent ça fait du bien de rencontrer de temps en temps un français. Je pense que je repasserai les voir d’ici la fin de mon séjour.

Ensuite je rejoint Joanne et ma collègue malgache dans la maison d’à côté où vivent 2 norvégiennes qui travaillent à l’école normale, elle sont prof d’anglais. Si j’ai bien compris le truc, c’est en fait un échange entre 2 profs d’anglais malgaches et norvégiens, ça n’a pas lieu qu’à Fandriana, elles ont des compatriotes à Antsirabe. L’une se nomme Ashild et l’autre… je me rappelle plus, c’est pas très facile à retenir. On discute au chaud près d’une sorte de truc à mi chemin entre un poêle et une cheminée mais sans aucun tuyau de sortie, avec un verre de café. Elles attendent depuis ce midi leurs amies d’Antsirabe qui viennent à moto (départ d’Antsirabe à 9h00, il est 16h et elle ne sont toujours pas là… pour 80km c’est dur…).

On repart, car on ne veut pas se faire surprendre par la nuit. Joanne rentrera avec moi étant donné qu’elle va dormir chez son étudiant du matin (un vieil homme). Au passage on s’arrête chez Erin, elle a préparé un gâteau à la cannelle avec le foyer à charbon qu’elle a acheté et une marmite ingénieusement transformée en four (marmite 1/3 remplie de sable avec 3 boîtes de conserve pour poser le plat). C’est super bon, et c’est le premier gâteau qu’elle fait de sa vie ! Elle me fera des brownies pour demain.

Il est l’heure de rentrer, je retourne au couvent…

Autres stagiaires WWF

Lundi, Jean Baptiste, le volontaire, arrive à Fandriana. Il va loger chez Vincent. Je vais profiter de la voiture qui va aller avec lui pour retourner suivre une formation sur l’apiculture à Tratrambolo. Il reste pour un an à Fandriana, car il ne reste plus qu’un an de financement au projet s’ils ne trouvent pas de nouveau bailleur de fond.

Il y a une stagiaire sur le diagnostic agraire qui va arriver fin juin à Madagascar, donc on ne la verra pas à Fandriana avant juillet je pense.

Ce week end

C’est mon anniversaire, je vais organiser un repas de midi chez Sariaka. Tous les malgaches que je connais vont être absents, donc je vais faire mon anniversaire quasiment que avec des vazaha. Samedi, devait y avoir le tournoi d’échec à l’alliance française organisé par Vincent, ça va être reporté au week end d’après car Vincent est absent.

A propos d’anniversaire, j’ai eu mon premier cadeau vendredi 13 juin… Comme quoi le vendredi 13 n’apporte pas que de la malchance. Tahiry, mon interprète, que j’ai invité à mon anniversaire ne pourra pas venir, il m’a donc amené des cadeaux parce que son père avait affaire à Fandriana. Il m’a offert : un pannier, des petits porte-monnaies, un chapeau betsileo, et un lambahoany (morceau de tissu que les femmes portent de différentes manière à Madagascar, sur les épaules pour les betsiléo, autour des hanches à la mode betsimisaraka…), ce lambahoany me sert de nappe pour le moment. C’était trop sympa.

Fandriana

Après une nuit chez Sariaka, je me suis installée chez les sœurs. Il y a un couvent à Fandriana, le carmel de St Joseph. J’étais déjà passée avec Lanto, il y a une chambre confortable pour 10 000A la nuit avec demi pension (la nuit chez Sariaka, c’est 12 000A). Les sœurs sont adorables, je suis arrivée au milieu des vêpres le premier soir, mais la mère supérieure a pris le temps de m’installer avant de retourner aux prières.

Comme il faut traverser un bois pour aller du bureau au convent, tout le monde m’a recommandé de ne pas faire le trajet seule si le soleil était couché. Donc dans un souci d’être indépendante et de ne pas ennuyer quelqu’un pour m’accompagner, je dois rentrer tôt le soir. Mais comme je peux brancher mon ordi dans ma chambre, ça ne me pose aucun problème.

Les repas me sont apportés dans une salle à manger distincte de celle des sœurs par la sœur Edwige, une nonne très sympathique avec laquelle j’arrive à faire un petit brin de discussion tous les soirs. Par exemple, je sais qu’elle a passé 2 ans au couvent de St Guilhem du Désert, juste à côté de Montpellier, le monde est petit quand même. Je sais aussi que si l’hiver a pointé son nez que tardivement, il est aussi plus froid que d’ordinaire. Elle m’a aussi dit que le convent c’était ce qu’il y avait de mieux pour moi, parce que certains hôtel ne font pas bouillir l’eau par exemple…

Le fin mot de l’histoire.

Le lendemain, j’ai pu discuter avec Lanto, parce que le mardi c’est son jour pour aller à Ambositra, pour faire les formalités à la banque et envoyer des papiers importants. Je profite de son voyage pour aller chercher des sous, j’étais quasiment à sec… Parties à 10h on est rentrées à 16h. On est arrivées pile poil trop tard pour aller à la banque avant la fermeture à 11h30. En attendant elle est allée classer ses papiers chez son frère. On a mangé là bas aussi. J’ai profité d’être à Ambositra pour acheter du miel aussi pour ma gorge. On a réussi à avoir un taxi brousse rapidement après pour retourner sur Fandriana.

Elle m’a donc expliqué que Heritiana étant dépêché en mission à Ambositra, l’a prévenue le lundi matin qu’il me fallait une voiture dans la journée… Merci bien… Et elle m’a dit qu’elle avait fait ce qu’elle avait pu, mais avec aussi peu de temps c’était difficile et passé 14h elle préférait ne pas m’envoyer de véhicule, si jamais j’étais déjà sur le retour ce ne serait pas bien…

Je me suis jurée que pour ma descente de juillet, je ne dépendrais pas de lui. C’est étrange, Heritiana, je l’aime bien à certains moments, mais il m’insupporte aussi parfois, il tout le temps nonchalant, indolent, ça frise le je m’en foutisme parfois, rien n’est jamais grave pour lui.

Revenir à Fandriana.

Héhéhé… Nécessité de zen, et surtout de flexibilité et de calme.

A la base (ça me fait rigoler quand j’écris ces mots) nous devions nous retrouver avec Felana au plus tard le dimanche à Tratrambolo. Bon déjà ça c’est raté, quand on est rentrés à Tratrambolo et qu’elle n’était pas là, j’en ai vite conclu qu’elle ne viendrait pas. Ensuite, lors de notre deuxième marché, j’avais discuté avec Hervé pour la manière dont nous pourrions rentrer (il rentrait le lendemain à Fandriana donc pourrait transmettre un message de ma part). Il m’avait parlé de la foire et d’une projection de film de sensibilisation par le WWF, donc qu’il y aurait une voiture pour transporter tout le matériel. La semaine d’après Heritiana, m’avait dit que cela ne se passerait pas comme ça, donc, je lui ai commandé un véhicule pour la semaine d’après, il a dit qu’il s’en occuperait.

Le jour même, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. Déjà j’ai commencé par attendre Hervé. Après un chauffeur de pick up est venu nous voir pour nous dire que Heritiana l’avait envoyé, mais que il y aurait certainement une autre voiture et que Heritiana devait arriver à moto de toute manière… je sais pas si c’est dans la traduction que c’est devenu du charabia, mais comme Hervé a refusé que je parte avec ce chauffeur j’imagine que ça devait être du charabia même en malgache. J’ai passé la suite de la journée à attendre (en vain) l’arrivée de Heritiana. En parallèle du début du marché il y avait l’inauguration d’une école près de Tratrambolo, donc des personnalités du CISCO étaient présentes : le CISCO c’est un peu comme un service déconcentré du ministère de l’éducation, mais en plus financé par l’UNICEF. Bref la directrice du CISCO étant une cousine (la notion malgache du cousin est parfois très large) de Hervé, elle a accepté qu’avec Tahiry nous squattions la benne de son pick up… Nous sommes partis à 17h…La perspective de passer 2h30 dans la benne d’un pick up, de nuit ne me réjouissait pas tant que ça, mais j’avais envie de dormir dans un vrai lit… Ainsi soit il nous sommes donc partis, sur le chemin, j’ai compté au moins 6 feux de brousse. C’est une manière pour les paysans de renouveler le pâturage pour les bœufs. J’aurais tendance à les qualifier de pas trop grave parce que la végétation n’est pas trop sèche… il paraît par contre que les feux de brousse de fin de saison sèche sont beaucoup plus flippants. Je me cramponne dans la benne du pick up. On arrive à Miarinavaratra où mon interprète descend ainsi qu’une des personnes qui étaient à l’intérieur du pick, on me propose cette place libre alors que j’étais entrain d’enfiler une couche supplémentaire pour la suite du voyage, je saute sur l’occasion. Je discute pendant la fin du trajet avec l’adjoint de la directrice du CISCO. A Fandriana, on passe devant l’hotel Sariaka, j’aperçois Heritiana, je ne demande surtout pas au chauffeur de s’arrêter, je veux pas le voir ce soir sinon je vais l’insulter. Je vais directement au bureau pour poser le matos du WWF, le bureau est encore ouvert, il y a Lanto, qui est manifestement très soulagée de me voir, et Apollinaire est là aussi. Je leur dit que je leur expliquerai le lendemain et je me redirige vers Sariaka pour aller manger et dormir.

Lever de camp.

Le programme du dernier dimanche était simple : départ avant 9h parce que Roger, notre cuisinier devait préparer son stand pour la foire. Ah oui ! je vous ai pas dit, lundi 9 et mardi 10 juin, c’est la foire de Tratrambolo. Ça n’a quasiment rien à envier à la fête de la souche à Générac, sauf qu’il y a plus de produits alimentaires en vente, normal, entre Générac et Tratrambolo, les nécessité des habitants ne sont peut être pas tout à fait les même…

Lever à 6h30, petit déj direct. Démontage et pliage de tente encore mouillée (très difficile de les faire rentrer dans leurs emballages). Je ne sais toujours pas plier le 2e toit d’une tente… Bref tout cela est exécuté. Il faut ensuite faire une vérification du matériel de cuisine : tout est là, pas de problème.

Ensuite…euh pitit minuscule problème… Le matériel de cuisine et les tentes pèsent lourd… Je vais devoir porter mon sac alors que mon angine s’est déclarée avec un peu de fièvre, et je suis super fatiguée. J’ai oublié de le mentionner, mais pour aller du camp à Tratrambolo, il faut monter dans la forêt pendant 1/2h, après on se retrouve dans la savane et à ce moment là, la marche est facile… Mais la première 1/2h, à froid, avec des chaussures encore mouillées, fatiguée et avec mon sac sur le dos… c’est argh… mortel. Enfin j’arrive, au bout du rouleau chez Rakoto. Le seul travail de l’après midi est d’étaler les tentes au soleil pour les faire sécher. La sieste au soleil sur le balcon de Rakoto est un délice.

Le marché

Le mardi c’est le jour de marché à Tratrambolo. Le marché est devenu une sorte de dimanche pour nous, malgré 3h de marche dans la journée, ça permet quand même de voir d’autres gens de se reposer un peu et de manger autre chose, notamment des fruits (mais on en a quand même rapporté au camp). Cela m’a permis aussi de voir Heritiana et Hervé, pour des nouvelles.

Travail

En lisant ça, vous allez croire que je n’ai fait que manger et jouer aux cartes…

Les journées d’inventaire étaient en général assez chargées. Départ à 8h du camp (pour éviter trop d’humidité non nécessaire : que le soleil assèche un peu la rosée) puis travail dans les placettes. Heureusement que les guides ont un coupe-coupe, ils font le désagréable travail de progression dans le milieu. Il faut ensuite mettre en place la placette : la délimiter (travail plus ou moins agréable et facile selon que le milieu est très embroussaillé ou pas), puis commence la récolte des données. Je prenais les diamètres des arbres et je les marquais (à la peinture rouge sans pinceau à je vous raconte pas l’état du pull dédié à ça, de l’intérieur d’une poche de mon pantalon et de la cape de pluie, parce que la peinture, c’était de la glycéro…) avec un ruban dendro. Ma binôme se chargeait du travail sur la régé, de prendre la hauteur de l’arbre et la taille du houppier (pour les néophytes, la taille de la partie avec les feuilles). Il fallait veiller à rentrer assez tôt pour bénéficier de la lumière du jour. Je vous rappelle que le soleil se couche à 17h30.

Pour le travail de cartographie et les enquêtes, c’était plus de la ballade, plus ou moins agréable je dois avouer. Par exemple pour aller à l’Est, il faut aller dans la vallée principale et suivre la rivière, et parfois même dans son lit mineur, à un endroit, sur 400m, on traverse 5 FOIS ! la rivière. Je dois vous confesser qu’avec mon adresse légendaire, j’ai mis un peu les pieds dans l’eau plusieurs fois. Le pire a été le dernier vendredi, je n’ai pas réussi à remettre mes guêtres, et, je devais être fatiguée, j’ai mis les deux pieds dans l’eau… dommage pour l’heure et demie de marche pour rentrer au camp, j’étais tellement énervée que j’ai mis le turbo pour rentrer au camp (je dois préciser qu’il fallait aussi traverser un endroit ou tu as de la boue jusqu’à la cheville). Le quittage de chaussure a été ce soir là une opération particulièrement douloureuse.

Dans le genre particulièrement pas cool, pour aller enquêter des gens, on nous a indiqué un hameau et le chemin n’était pas facile selon le guide, on y est allé quand même, hahaha, tu rigoles, le pas facile c’est 30 min de « la pente déjà verticale se redressait encore ».

Alimentation

Oh non Mathilde, tu parles tout le temps de bouffe, c’est insupportable… peut être mais ça fait partie intégrante de mon confort.

Alors, riz matin midi et soir, le matin il était parfois sosoa. Normal c’est l’alimentation de base par ici. A part à la fin, quand j’ai eu le tout début très douloureux d’une angine, c’est très bien passé. Le seul souci c’est que au dernier marché j’ai pas vérifié la qualité du riz, donc pendant la dernière semaine, on a mangé des cailloux aussi. Il y a eu des petits déjeuner originaux aussi : patate douce, c’est sympa, mais au bout d’un moment j’ai l’impression que mon estomac va exploser. Avec les courses, on a voulu faire un essai de maïs au petit déj, mais le problème est qu’on a acheté du maïs à planter et non pas à manger, qui de plus n’était pas moulu (apparemment, ce doit être sous forme d’une espèce de porridge). En tout cas ce ne sont pas les repas qui me font peur car la nourriture est bouillie sous mes yeux, pas de soucis sanitaires à imaginer, je ne bois quasiment que de l’eau chaude toute la journée (ranovola ou café ou thé).

Pour les autres repas : haricot et voanjobory en légumes secs, parfois un peu de diversité avec les brèdes et le chou (les jours qui suivent le marché), encore les pâtes comme accompagnement du riz. Vous allez me dire que c’est incroyablement pas équilibré, mais il s’avère qu’à manger tout le temps des légumes secs, les intestins te supplient d’arrêter, donc riz pâtes c’est un bon moyen. Sinon on a mangé du poisson séché. Et, sauf la première semaine, nous avons même mangé de la viande. La deuxième semaine nous avons mangé des kitoza de porc. Heritiana nous avait fait transmettre de la viande fraîche de porc, que les guides ont découpé en lamelles puis suspendu au dessus du feu. C’est plutôt fameux avec le haricot, ou avec les pommes de terre. La troisième semaine ça a été kitoza de bœuf (enfin de zébu quoi).

Enfin, les repas de fête…héhé, pas folle la mouche, il y avait de quoi compenser largement le froid avec les ECREVISSES. Le premier vendredi, quand le président du fokontany (un peu le maire du village et de toutes les maison qui sont pas dans le village) est venu, il n’avait pas les mains vides… Je n’en ai jamais mangé autant que ces 3 semaines là. J’ai du en faire 5 repas en tout sur les 3 semaines. La dernière semaine, après m’avoir dispensé un cours théorique sur les différentes manières de pêcher l’écrevisse, les guides sont allés à la pêche de nuit : 3 énormes écrevisses par personne au petit déjeuner ! on n’était plus que 4 à ce moment là. Trop bon… Les autres repas d’écrevisses se sont déroulés à Tratrambolo, lors du marché ou du séjour de départ.

Pour le matin on avait une boisson chaude autre que le ranovola : thé au départ et café à la fin, avec du lait concentré dedans…

Le temps

Je trouve a posteriori que ça va. La première semaine a été assez pourrie, il pleuvait tous les jours et toutes les nuits, pas forcément en non stop, mais c’était très chiant. Je me disais tous les jours que je pèterait un câble si c’était tout du long comme ça. Heureusement par la suite il a plu toutes les nuits mais quasiment pas de jour, le linge pouvait sécher ainsi que nous. Par contre avec le beau temps, il y a même eu des nuits où le ciel était dégagé, le ciel est de toute beauté, sans pollution lumineuse, on voit vraiment beaucoup plus d’étoiles. Seulement ces nuits sans nuages ont été aussi (logique) les plus froides. Et là, je vous jure qu’il y a eu une ou deux nuits ou j’ai quasiment pas dormi tellement il faisait froid…

Le truc vraiment hallucinant pour moi ici est le taux d’humidité, dès que le soleil tombe, la température en fait de même, il ne fait pas trop trop froid encore, mais l’eau de notre souffle condense quand même, moi à chaque fois ça me fait trop bizarre car pour moi c’est associé au froid et non pas à l’excès d’humidité…hihi.

Jeux de carte

Eh oui, j’ai dit que nous avons joué aux cartes : deux jeux, la belote gasy et le rami. Je vais pas vous expliquer le rami, soit vous savez y jouer, soit vous demanderez à quelqu’un de vous apprendre.

La belote gasy est très proche de la belote, mais pas trop. Pour commencer on peut y jouer à 2 à 3 ou à 4. Pour moi à la belote, c’était 4, mais bon, on en apprend tous les jours… Les jeux sont assez différents selon le nombre que tu es.

A quatre, tu distribues les cartes puis il y a les enchères pour choisir l’atout. Dans l’ordre : trèfle, carreau, cœur, pique, sans atout, tout atout. Je crois que c’est assez clair pour pas avoir à plus expliquer. Après on compte comme à la belote.

A deux, tu distribues 5 cartes, les enchères, puis 3 cartes, le reste est distribué devant chaque joueur : 4 tas de deux cartes dont une est face découverte. Pour jouer tu utilises soit ce qui est dans ta main soi les cartes découvertes devant toi… ça permet de passer le temps.

A trois, ça devient un jeu à la con (désolée du terme), il s’appelle le jeu du capot. Le but est de faire faire des capots aux autres. Tu enlèves les 7 et les 8 et tu fais les enchères après 5 cartes distribuées… Après la suite c’est très aléatoire, encore une fois, c’est pas fou, ya pas trop de stratégie, mais ça fait passer le temps.

Les commodités de ce logement

Pour les toilettes, facile logique simple, une fosse a été creusée.

Pour la douche, en suivant un sentier (pas un chemin, je pèse mes mots) qui devient très très raide, on arrive à la rivière, qui est bien sûr très froide. Le truc très bête, c’est qu’une fois que tes pieds sont bien propres, ils sont quand même un peu humides, et quand on est maladroite de ses deux pieds comme moi et qu’on ne sait pas marcher avec des tongs avec les pieds humides sur un terrain pentu couvert d’une boue très glissante, bah les pieds sont propres pendant, 3 minutes… rageant si tu veux avoir les pieds propres, j’ai pas été enragée tout le séjour, je me suis vite résignée… Au début, je me lavais tous les matins, ça n’a pas tenu une semaine, je me suis vite mise à la mode du lavage l’après midi un jour sur deux… Parce que oui… le lavage était certains jours une souffrance en soi (quand je dis ça, je pense spécialement aux jours pluvieux ou particulièrement froids).

La tente… après avoir été arrosée par une voie d’eau par la moustiquaire du toit, j’ai improvisé une rustine avec un sac plastique, après plus de problème d’humidité sauf quand j’ai renversé ma gourde dans la tente… je sais je suis pas très maligne. Sinon, c’était un peu hardcore de dormir à même le sol, sans tapis de sol, je ne parle pas tant du confort (quoique, j’ai quand même bien mal au dos encore) que du froid ! La prochaine fois j’exige un tapis de sol. Enfin, j’ai quand même réussi à m’improviser un tapis de sol avec ma polaire et mon sweat, ma vareuse n’étant pas assez efficace pour cet usage je l’ai gardée comme oreiller.

Je suis super contente parce que tout ce que j’ai emmené dans mon sac m’a servi. Ici la parka sert à rien, quand il pleut c’est un crachin qui fait que la parka devient inséchable, donc je fonctionne à la cape de pluie, le seul souci est que je l’ai trouée et donc le trou s’est agrandi, il faudra que je voie pour la réparer avec du scotch. Nan, sinon elle me sert bien le matin quand il y a eu une rosée abondante, et les guêtres, c’est trop bien de les avoir… même si ça fait transpirer un peu en dessous.

Pardon je reviens au logement, c’est quand même le titre de cet article. Donc à côté des tentes (une par stagiaire, une pour Hervé (puis Tahiry) et une pour moi) il y a la maison des guides. A l’intérieur il y a un foyer et le reste de la case est une zone pour discuter ou dormir : une natte sous laquelle il y a un tapis de chaumes de riz et autres plantes. C’est là que nous prenions la plupart de nos repas. Heureusement, quand il y avait beaucoup de monde il faisait assez beau pour que nous mangions tous dehors. Les guides étaient d’accord pour que de temps en temps je puisse faire sécher mes chaussures. On faisait aussi nos parties de cartes de fin de journée.

Pour le rythme de vie : petit déjeuner à 7h 7h30 selon les jours, le coucher a varié de 18h à 20h, sachant que la plupart des couchers à du se trouver vers 18h30. Héhé, certains me traiteront de marmotte, je dirais qu’avec l’activité physique demandée par ces journées, en comptant l’effort du corps pour maintenir la bonne température (aussi bien quand il fait trop chaud que dès que le soleil disparaît et qu’il fait trop froid), le stress de la situation, en effet je ne dis pas que j’ai été zen tout le temps, l’effort physique en soi d’apprendre la géographie et la forêt de la zone par la force des genoux, eh bien ça donne envie de faire des grosses nuits. D’autant plus que le soir, c’est bougie, pour moi ça a un super effet soporifique.

Je crois que j’ai fait le tour des conditions matérielles dans le camp.

Ah non, la machine a laver c’était aussi la rivière, mais pour sécher le linge, ça dépendait vraiment du temps. Dehors quand il n’y a pas de soleil ça sèche pas, l’air est très humide, donc une partie des mes affaires à une odeur de boucané (lorsqu’elles étaient pendues dans la case des guides).

Le pourquoi du terrain

Nous allons si loin, ça demande tant d’effort, oui, mais pourquoi ? Avec ma binôme, nous devons faire des inventaires pour caractériser la zone : forêt, jachère agricoles : jeunes et âgées. Ensuite elle fera quelques enquêtes avant de partir à Kirisiasy où elle fera 6 placettes de plus et quelques enquêtes. Pendant ce temps là, je veux faire la cartographie de la zone (j’ai les yeux plus gros que le ventre et pas les compétences, mais ça, je le découvrirai plus tard), et en fait la dernière semaine, je ferai des enquêtes. Voilà voilà.

En fait nous avons fait 4 placettes en forêt, 10 placettes en jeunes jachères et 15 placettes en jachères de plus de 10 ans. Cela nous a occupées jusqu’au deuxième jeudi, soit une grosse semaine. Ensuite la carto, ça m’a occupée jusqu’au dimanche. Puis la dernière semaine j’ai fait des enquêtes.

J’ai revu mes ambitions à la baisse en carto, je n’ai fait qu’essayer d’aller aux extrémités de Sakalava et de faire des photos ainsi que de prendre des points GPS. Mon ambition de base était de faire une cartographie précise des champs, en fin de compte je me limiterai à tracer la limite de la forêt.

Installation du camp

En arrivant sur la zone (après 1h45 de marche je dirais, alors que je rappelle, la première fois que nous sommes allées de Tratrambolo à Sakalava avec ma binôme, pour aller en plus moins loin dans Sakalava, nous avons mis 2h30…)le premier lieu choisi pour le camp et la pépinière a une pente je dirai de l’ordre de 30°, je dis directement que c’est beaucoup trop pentu ! Finalement, comme il faut un toit aussi pour les guides, nous campons à coté d’une maisonnette (au max 6 m² au sol), au milieu d’un champ de canne, la pépinière sera mise en place plus bas. Nous avons tout l’après midi pour nous installer vu que nous apprenons que les guides que nous avons embauchés travailleront pendant deux jours dans la mise en place de la pépinière. Hahaha… Bref, une chose que j’apprends tous les jours à Madagascar dans le projet du WWF c’est la flexibilité. Eh oui, que voulez vous, pour devenir un jeune ingénieur dynamique et flexible, il faut apprendre: tous les jours ou presque c’est à grand coup de « ça marche pas comme ça, bah, c’est pas grave on va chercher autrement… » que le truc en question soit urgent ou non… c’est pas tout à fait dans ma manière de voir les choses à l’origine, et comme c’est à base de ça tout les jours, faut s’adapter. Bref, une petite digression. Nous sommes allées voir la mise en place de la pépinière, en fait ils en sont au terrassement, après avoir défriché la zone (une jachère), c’est impressionnant leur vitesse de travail avec l’agandy, une bêche très etroite, instrument betsileo pour la culture. Nous aurons, pour la suite de notre séjour un cuisinier qui restera en permanence au camp et un guide chacune.

Arrivée sur le terrain: le 20 mai et suite

Au lieu de dépendre de Heritiana cette fois ci pour le choix du véhicule, nous avons demandé à Lanto, la secrétaire du projet de s’en charger. C’est donc dans un pick up du responsable du développement rural que nous sommes partis. Dans le pick up, il y avait donc le chauffeur, ma binôme, un de ses collègues de promotion, Lino, qui s’arrête à Miarinavaratra il étudie le Rafia, et Lalaina, une animatrice du projet qui s’arrête aussi à Miarinavaratra et bien sûr moi. Lors de notre pause à Miarinavaratra, nous attendons Heritiana, qui me présente ensuite Tahiry, le fils du maire de la commune rurale de Mirinavaratra, qui sera mon interprète pour les deux dernières semaines du terrain, parce que je ne travaillerai plus avec mon homologue malgache à ce moment là. Bref, je m’accorde avec lui pour le moment où il viendra et son salaire…

Il fait pas super beau et un peu frais, ça ne présage rien de bon…

Arrivés à Tratrambolo, nous allons directement déposer le matériel chez Rakoto (le paysan qui nous accueille à chaque fois que nous venons. Ah oui, parce que non seulement nous balladons nos bagages personnels, mais aussi les tentes et les ustensiles de cuisine (couverts, marmites… tout le matos). Ensuite nous partons pour le marché avec les sacs. Nous faisons le marché pour une semaine. En riz, juste à titre indicatif, comme ça, cela fait 80 kapoka, soit, en très gros, 23kg, bon, on est 6 pour ça. On achète pour le loaka (accompagnement du riz), du haricot sec, du voanjobory (un légume sec aussi), du poisson séché, et pour faire plaisir au ventre avant tous ces légumes secs, des brèdes et du choux. On ramène tout ça chez Rakoto.

Le chef du fokontany bricole un peu le mégaphone dont l’alarme est «¯ joyeux anniversaire ¯» (ça m’a refait penser au mégaphone de l’INA aux interagros qui chantait la BO de Titanic). Bref, le mégaphone, avec un fonctionnement assez aléatoire porte la voix du président du fokontany qui commence tout juste son discours, alors que les passants commencent à s’arrêter pour écouter, face à notre brochette constituée du chef fokontany, Heritiane, notre chauffeur du développement rural, Hervé, un autre animateur du projet, moi et enfin ma collègue. On est officiellement présentées à la population 3 fois, par le chef fokontany, le directeur du développement rural et par Heritiana, qui par leur discours, disent que les habitant du fokontany de Tratrambolo doivent nous aider, car si leurs enfants faisaient un stage en France ils aimeraient bien que les personnes avec lesquelles ils travaillent coopèrent. Je ne sais pas si l’argument fait mouche…

On mange le midi dans un petit bouiboui : du poulet au bouillon, il n’est pas prévu que nous partions ce soir même à Sakalava. Heritiana nous explique qu’il faut laisser du temps et que nous partirons demain à Sakalava. Heritiana bavarde avec différentes personnes du villages, nous les stagiaires, on s’ennuie et on en a marre de la fumée qui pique les yeux alors on va se balader.

Heritiana n’est pas très cavalier, alors qu’il ne vient pas avec nous à Sakalava, il veut absolument dormir sur le lit, je laisse la place à côté de lui, je vais dormir par terre avec Hervé.

Lendemain matin, la douche est très froide à la rivière de Tratrambolo. Des femmes passent alors que nous nous séchons, et disent à ma binôme que nous sommes folles de se laver aussi tôt, il vaudrait mieux attendre midi pour se laver. Bref, pas grave, on retourne chez Rakoto pour partir. Il y a beaucoup de guides/porteurs cette fois ci, donc je n’aurai pas à porter mon sac. En fait Hervé part avec nous car il doit mettre en place la pépinière et chercher d’autres lieux pour installer des pépinières. Nous partons vers 9h, j’ai l’impression qu’il est déjà super tard, mais en fait c’est surtout que le soleil monte vite dans le ciel par ici.

Retour du terrain.

Je suis revenue à la civilisation de Fandriana le 9 juin 2008, sur les coups de 19h45. Pour me décrire, comment dire, lessivée, énervée et un peu malade pour couronner le tout. Je reviens de 3 semaines de stage commando dans la forêt malgache et pour mon retour du terrain ça a été système D… tout pour plaire quand tu avais demandé la semaine précédente au marché de ton trou perdu au socio organisateur du projet de bien vouloir se démmerder pour qu’il y ait un véhicule pour me ramener à Fandriana. Bref, je vais vous refaire l’histoire de cette plaisante « ballade ».

Joyeux anniversaires

Me revoici à la civilisation internet, après un temps certain passé à Fandriana, me voici à Tana pour la fête nationale.
Eh oui avant de mettre à jour ce blog, je tiens à souhaiter un très bon anniversaire à Gauthier et Anaïs!